Muse était peu avant au chemin de traverse où tous ces gens se bousculaient et s'arrêtaient aux vitrines qui leurs tapaient dans l'oeil. Et c'est seulement après s'être fofillée entre ces personnes, essayant de passer le plus inaperçut possible qu'elle arriva enfin à sa destination. Pourquoi se faire discrète ? Quelle élève de 16 ans se baladait dans l'allée des embrumes ? Sûrement pas les élèves 'normaux' allons-nous dire. Ou en tout cas aucun élève sans une idée précise ou complètement perdu... Faut-il déjà connaître l'existence et l'emplacement de ce lieu, ce qui serait déjà pas mal ! Non, Muse connaissait bien cet endroit pour y avoir été emmenée au moins deux bonnes dizaines de fois ! C'est d'ailleurs là qu'elle allait, surveillant le fait qu'on la voit ou pas y aller, pour soit trouver sa documentation ou autres que jamais on ne verait au chemin de traverse...
On ne savait jamais sur qui on pouvait tomber, et bien qu'elle soit tout de même connue dans le coin, elle gardait à sa main sa baguette. Non pas pour l'utiliser, non elle n'avait pas que ça à faire, juste pour faire peur cinq seconde le temps ensuite qu'elle decline son identité pour qu'on la laisse tranquille. Toutefois sa prudence ne servit à rien, et la jeune fille arriva dans le petit magasin tenu par une vieille sorcière aussi sombre que l'ombre d'un coin ! On aurait put croire que ses cheveux était coiffée avec des toiles d'arraignées plutôt que tout autre laque, la suie sur son visage devait faire guise de maquillage et pour finir son nez devait être le perchoir de son vieux corbeau ! Muse ne pu s'empêcher de penser :
**Ce n'est pas parce que son magasin est sale qu'elle est obligée de s'y accorder ! Enfin c'est le seul magasin qui vend le livre que je cherche donc... Pff... Un magasin si bien entretenu autrefois... Elle l'a laissé devenir ainsi par fainéantise ! Enfin soit !**
Muse ne prit même pas la peine de lui dire quoi que ce soit, même pas bonjour. Elle fit seulement un signe de tête à celle-ci en la regardant du coin de l'oeil. Elle avança lentement comme à son habitude et trouva très vite l'étagère où sûrement se trouvait son livre. Elle ne perdit pas beaucoup de temps à le chercher et le tira avec son index. Celui-ci ressemblait plus à un carnet dont la première partie était vide et dont la seconde était remplies autant d'écrits que de notes à l'écriture douteuse. Les pages étaient jaunies gardant un air beige quand même et la couverture était en peau de lézard, bien vert foncée, on aurait pu croire celle d'un dragon. Elle eut un sourire en coin et s'avança vers le comptoir dont la partie inférieure était une armoire vitrée où Muse avait aperçu des choses qu'elle ne metrait jamais dans sa maison ! La vieille femme arriva au comptoir, mit un coude sur celui-ci et, voyant que Muse cherchait l'argent dans son sac, elle commença à parler avec une voix rauque et un peu soufflée :
"Je ne sais pas si vous êtes au courant, Mlle McLeebleton, mais les temps de notre côté sont durs..."
"Si c'est de l'argent que je vais vous donner dont vous vous souciez, vous pouvez arrêter immédiatement ! Je paye peu importe le prix et vous le savez, nan ?" sa voix froide bien que douce sonnait étrange.
"Oh Mlle je ne parlais pas de ça ! Je sais très bien ça, non. Je parlais des sorciers... on aura bientôt des traitres dans nos rangs... si vous voyez de quoi je parle." la vieille dame souriait à présent, laissant alors exposée, sa vieille dent jaune et de travers.
"Non, je suis désolée mais je ne vois absolument pas de quoi vous me parlez. Je prends aussi les nouvelles ! Voici votre argent." elle prit ses affaires et partit faisant un léger signe de la main et un regard du coin de l'oeil en guise d'aurevoir. La dame pesta sur la froideur de la jeune fille après l'avoir vu quitter le magasin. Muse était à présent dehors et resta contre un mur à lire les nouvelles peu communes du monde des sorciers bien évidemment ! L'air vide elle dit à voix claire :
"Cette vieille mégère a raison tout de même. Non seulement on est toutes classes confondues mais aussi tous sang confondu ! Les alliances entre les puissants et les faibles se font et autres... Mais cette bonne femme parle beaucoup trop ! Enfin c'est le cadet de mes soucis tout ça..." elle disait ça toujours de sa voix calme et posée. Elle se tourna vers le fond de l'allée où elle se trouvait car elle entendait à présent du bruit venant sûrement du chemin de traverse à l'origine. Habituellement l'allée des embrumes était comme une bulle et le bruit externe à cette allée ne s'entendait pas, sauf quand quelqu'un y entrait. Enfin du moins c'est ce qu'elle entendait à chaque fois qu'une personne s'avançait ici. Elle pensa :
**Soit quelqu'un arrive par ici ou soit je suis vraiment trop près...** par prudence elle mit son journal dans son sac et fît mine de lire son carnet. Elle fit mine de marcher vers la sortie de cet endroit lugubre.